mardi 13 mai 2014

La malédiction d'Edgar

Marc Dugain

Le sujet (éditeur)

" Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre enjeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n'avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n'admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l'intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. " John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d'un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l'histoire des Etats-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s'est érigé en garant de la morale. Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d'écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Tolson, adjoint mais surtout amant d'Edgar. A croire que si tous sont morts aujourd'hui, aucun ne s'appartenait vraiment de son vivant.

Mon avis

J'ai adoré

Voilà un livre passionnant dans lequel on apprend pleins de choses.
Étant une passionnée d'histoire et tout particulièrement de la période de l'après 2nde guerre mondiale à aujourd'hui, je me suis régalée de l'histoire de ce cher Hoover!

On y retrouve toute l'histoire américaine contemporaine : les époux Rosenberg, Nixon, les Kennedy, les Kennedy et encore les Kennedy, le fiasco de la baie des cochons, la crise des missiles. Bref toute la politique américaine pendant la looooooooooongue période durant laquelle Hoover était à la tête du FBI, soit 8 présidents des États-Unis (dont 2 alors qu'il n’était pas encore Nr 1).

Deux grosses conclusions s'imposent à moi après la lecture de ce livre :

1. Hoover n'était pas le grand méchant que l'on dépeint aujourd'hui. Il avait certes des méthodes plus que douteuses et qui sont encore aujourd'hui jugées illégales, mais il était droit dans ses bottes. Il avait un objectif, protéger les Etats Unis du communisme et il s'y employait autant qu'il le pouvait.
On peut critiquer ce contre quoi il se battait, et on peut critiquer les méthodes. Mais cet homme était humain et ce n'était pas un pourri (contrairement à bien d'autres!).

2. Kennedy était un bon à rien et un homme dangereux à la tête de la plus grande puissance du monde! 
Chose amusante, avant de lire ce livre, j'ai lu le S. King sur l'assassinat de Kennedy 
[ (ATTENTION SPOILER). Dans l'hypothèse ou Kennedy n'avait pas été assassiné, King décrit l’Amérique d’aujourd’hui comme une dictature d'on ne sait pas trop qui, dans laquelle plus personne n'est en sécurité et dont l'environnement est pollué suite à de divers accidents chimiques, et peut être même nucléaires. (FIN DU SPOILER) ], puis j'ai regardé un reportage de France 5 sur la dynastie Kennedy et tout se recoupe : cet homme était dangereux.
Il couchait avec tout le monde, y compris des espionnes à la solde de l'URSS, et était incompétent au point de flirter avec une guerre nucléaire contre l'URSS. 
Bref, selon Dugain (et là je ne sais pas si cette théorie est largement partagée ou non) Kennedy aurait été assassiné par les services secrets américains paniqués par le danger que représentait cet homme, peut être aidés de la pègre américaine. 
Et l'histoire s'est répétée avec son frère Bobby, tout aussi dangereux pour des raisons différentes, mais cette fois en prévention : avant qu'il ne se fasse élire!
Bon, je ne me prononcerai pas, je ne suis pas suffisamment informée sur le sujet mais en partant des faits qui sont aujourd'hui avérés ou sans l'être, largement reconnus, je dirais bien bon débarras!
D'un point de vue humain, ce qui m'a le plus choqué dans le livre (mais là encore ce n'est peut être que pure fiction), c'est la naissance d'un bébé mort né, naissance au cours de laquelle John est avec ses amis à faire la fête en Méditerranée  (ben oui logique, sa femme est près du terme mais Monsieur va faire la fête avec ses potes...) qui ne voit pas l'intérêt de rentrer puisque le bébé est mort, et qui rentre sous la contrainte et la menace d'une personne de sa famille qui l'exhorte de rentrer auprès de sa femme s'il ne souhaite pas avoir contre lui aux futures présidentielles les votes de toutes les femmes d'Amérique...

Bref, vous l'aurez compris ce livre m'a marqué. Je pense qu'on flotte entre réalité et fiction mais de ce que j'ai pu apprendre par ailleurs, on est plutôt dans le vrai.
Le livre se focalise tout de même majoritairement sur la relation entre Hoover et Joe Kennedy, le patriarche, et et ses fils John et Bobby. 
Mais après tout, n'est ce pas une des plus grandes dynasties d'Amérique?

Et merci à Aaliz qui m'a fait découvrir ce livre (décidément c'est toujours la même qui a les bons conseils!)!

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