lundi 28 septembre 2015

Americanah

Chimamanda Ngozi Adichie


Le sujet

Ifemelu est une jeune Nigérianne qui décide de quitter le Nigéria pour les Etats Unis suite aux longues grèves qui paralysent son université.
Elle découvre un pays qu'elle ne connaît pas et qu'elle avait jusqu'alors idéalisé, dans lequel elle va devoir s'intégrer, étudier, trouver un emploi à côté de ses études (bien que n'ayant pas de papiers) et où elle sera immédiatement à sa différence de couleur.
Car comme elle le dira plus tard, Ifemelu n'est devenue noire qu'en arrivant aux Etats Unis...

Mon avis


J'aime ... à la folie. Premier coup de cœur 2015

Waw! J'ai rarement de tels coups de cœur pour des livres vraiment.
Je me suis régalée de bout en bout.
J'avais lu de nombreuses critiques américaines qui regrettaient l'aspect mélo qu'on trouve (un peu) à la fin du livre, ce qui je dois l'admettre m'avais effrayé. Mais en fait il n'en est rien, le livre n'en est pas moins merveilleux (et croyez moi, je n'aime pas les livres qui terminent avec une histoire d'amour et sombrent dans la mièvrerie).
Ce livre m'a passionné et m'a beaucoup fait réfléchir.
J'ai adoré suivre Ifemelu au Nigeria. Je ne connais pas du tout l'Afrique et j'ai trouvé passionnant le récit qu'elle fait de la vie là bas lorsqu'elle est au lycée puis à l'université.
De même, son départ aux Etats Unis et son acclimatation m'ont ravie : la façon dont elle voit tout d'un œil étranger, critique, étonné. Elle bataillera pour trouver un emploi malgré le fait qu'elle ne possède pas de papiers : pas de problème, il suffit de trouver une noire qui accepte de lui prêter son permis de conduire, même si elle ne lui ressemble pas du tout pas grave, elle est noire comme elle!
Et c'est peu de temps après, lorsque Ifemelu aura terminé ses études et aura obtenu ses papiers que débute la partie qui prête à réflexion Ifem décide d'ouvrir un blog sur le fait d'être noire aux Etats Unis, à l'attention des noirs non noir-Américains. Car oui, il y a bien une différence entre noir-Américains et noirs non-Américains ainsi qu'une hiérarchie. Ses posts de blog et ses discussions avec ses collègues et amis, surtout des intellectuels sont très intéressants et donnent à réfléchir (en tout cas pour ma part).
Bref, j'ai ADORE ce livre et je vous invite à vous jeter dessus sans plus attendre!

Le soleil des scorta

Jean Christophe Rufin


Le sujet (babelio)

L'origine de leur lignée condamne les Scorta à l'opprobre. A Montepuccio, leur village d'Italie du Sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riche. Mais ils ont fait vœu de se transmettre de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu'ils appellent "l'argent de New York", leur richesse est aussi immatérielle qu'une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret. Comme celui que la vieille Carmela confit au curé de Montepuccio, par crainte que les mots ne viennent très vite à lui manquer.

Mon avis


J'aime ... beaucoup

Deuxième rencontre avec L. Gaudé (après La Mort du Roi Tsongor), deuxième très belle lecture.
"Le soleil des scorta" est un tout petit livre qui se dévore. Une sorte de saga où l'on suit (rapidement) quatre générations de la famille Scorta, famille italienne qui vit dans les Pouilles.
L'ambiance est incroyablement bien retranscrite. J'ai passé de nombreux étés dans les Pouilles, et je me suis complètement retrouvée dans cet environnement chaud, lourd, oppressant du sud de l'Italie.
L'histoire des Scorta est touchante : Rocco est issu d'une relation d'un après midi entre un bandit qui mourra le soir même lynché à Scorta et une femme qui mourra en couche. A peine né, les habitants de Scorta appellent au meurtre du nourrisson. Le prêtre l'enverra donc dans le village d'à côté afin d'y grandir en sécurité. Mais Rocco reviendra plus tard pour hanter le village de Scorta et se venger. Il épousera une muette, lui fera des enfants et continuera l'oeuvre de son père : piller et terroriser les habitants de Scorta, ce qui le rendra très riche.

A sa mort, Rocco passe un pacte avec le prêtre : il lègue tout son argent à l'église et déshérite sa femme et ses enfants, en échange de sépultures dignes de rois lorsque lui et les membres de sa famille viendront à mourir.
A sa mort, les enfants de Rocco et la muette sont donc contraints de partir, espérant un avenir meilleur en Amérique... d'où ils rentreront quelque temps plus tard et se réinstalleront à Scorta.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Il faut bien dire qu'elle est très rapide. L'écriture est belle est fluide et on se laisse porter par cette histoire familiale touchante et dramatique.

Compostelle malgré moi

Jean Christophe Rufin


Le sujet

Nous suivons JC Rufin dans son aventure de Compostelle.
Il se lance sur le "chemin du Nord", chemin le moins fréquenté par les pèlerins et nous livre ici son aventure jusqu'à Santiago.

Mon avis


J'aime ... assez

J'avais très envie de lire ce livre depuis sa sortie car je suis une fan de randonnées.
Et Saint Jacques de Compostelle (enfin une partie seulement) est bien évidemment sur ma liste...

JC Rufin raconte très bien les difficultés et les joies de la randonnée sur une longue période. J'ai vraiment eu l'impression d'être avec lui et je dirai même qu'il m'a donné très envie de faire une partie de ce chemin comme lui! C'est amusant car il est assez critique sur une bonne partie de ce chemin durant lequel il longe de nombreuses autoroutes en plein soleil, des km au beau milieu de paysages moches, industriels, voir sur lesquels on ne sent pas en sécurité. Des journées de marche qui rendent ses pieds extrêmement douloureux et qui envoient de nombreux randonneurs à l’hôpital, incapables d'avancer à cause de ces fichus pieds qui ne se remettent pas de tant d'heures de marche...
Et pourtant... la magie de la randonnée (et de Compostelle apparemment) opère et transporte.
La critique qu'il fait des différents types de pèlerins est également très rigolote : ceux qui s'allègent petit à petit du poids de leur sac, ceux qui s’émerveillent devant les machines à laver dans les gîtes (je suis de ceux là!), les "vrais pèlerins" qui viennent de loin et ceux qui ne font que les derniers km requis pour avoir leur certificat, que l'on sent être dévalorisés par les "vrais".
Bref, une lecture agréable dans laquelle je retrouve beaucoup de souvenirs de rando!