Une vie comme les autres

Hanya Yanagihara

Le sujet

Une vie comme les autres nous fait découvrir la vie de quatre amis sur plusieurs décennies après leur rencontre sur les bancs de l'université. Quatre garçons extrêmement éduqués à la conquête de New York et du succès (JB l'artiste, Jude l'avocat, Willem l'acteur et Malcolm l'architecte).
Mais l'histoire se recentre principalement sur celui qui devient pour moi le personnage central du livre, Jude, et son histoire. Une histoire extrêmement sombre dès sa plus tendre enfance et les fantômes qui continuent de le hanter.

Mon avis

Mitigé

Je souhaite tout d'abord remercier Babelio et les éditions Buchet-Chastel de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.

Tout d'abord il est à noter que ce roman est un pavé! 820 pages de très grandes pages écrites en tout petits caractères avec très peu de dialogues, ce livre est vraiment très long (trop long à mon goût surtout vers la fin). Mais il en fallait plus que ça pour m'effrayer!
Amis sensibles, je ne vous recommande absolument pas la lecture de ce livre, et je vous dis même franchement, passez votre chemin.

Je suis très partagée sur cette lecture car j'ai été absolument passionnée par la première moitié de l'ouvrage. La description des personnages est incroyable, l'auteur nous décrit la psychologie de ceux-ci avec une précision rarement égalée dans mes précédentes lectures (peut être Franzen dans un tout autre style). 
Les quatre garçons sont à la conquête de New York, à la poursuite de la réussite professionnelle et c'est un sujet qui me plaît beaucoup. 
On ressent assez rapidement que Jude va devenir le personnage central car petit à petit des bribes de son histoire nous sont décrites, mais ce n'est que dans la seconde moitié du livre qu'on en découvre l'intégralité.

Et arrive donc la seconde moitié... 
C'est là que ça se gatte pour moi. Je suis très sensible j'en ai conscience. J'ai lu des livres très durs par le passé. Mais celui là... Je ne crois pas qu'il y ait d'équivalent dans mes précédentes lectures! 
On touche vraiment les summums de l'horreur. J'ai failli arrêter la lecture à de nombreuses reprises. 
J'ai bien conscience que cette histoire (celle de Jude) est probablement celles de trop nombreux enfants mais de là à lire un tel pavé à ce sujet et avec tant de détails ça en est vraiment devenu extrêmement gênant pour moi. J'en étais dérangée physiquement. 
J'ai très envie d'en dire plus et de partager ma frustration sur les péripéties de sa vie d'adulte mais je préfère ne pas "spoiler" quoique ce soit.

En conclusion, je suis très mitigée.
Le sujet traité est très intéressant: il est rare qu'un livre s'attaque à un individu tellement brisé qu'il ne peut absolument pas, jamais, malgré toutes les bonnes intentions de ses proches et tous les événements heureux de sa vie, se relever. Tout ce qu'il pourra faire, c'est essayer de vivre, profiter des bons moments et attendre que la souffrance et les fantômes du passé passent, jusqu'au soulagement de la mort qui seule pourra l'apaiser (et franchement j'ai vraiment eu envie d'abréger ses souffrances tellement c'est insoutenable).
Je comprends en partie les critiques dithyrambiques autour de ce livre: "chef-d'oeuvre", "magistral". 
L'auteur est de toute évidence un grand écrivain. L'histoire mise à part, elle parvient à nous décrire une ambiance, des personnages, une psychologie des personnages avec une sensibilité et un détail absolument incroyables. Et malgré le caractère extrêmement difficile de ce livre, il n'en est pas moins un vrai "page turner".
Et en même temps, une fois de plus, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on encense ce livre justement parce que l'histoire est absolument horrible! Du coup c'est choquant, et on adore... 
Il est certain que je ne suis pas prête d'oublier ce livre mais je ne pense malheureusement pas pour les bonnes raisons.